Edmond Albius découvre la méthode de fécondation manuelle de la fleur de vanillier

Edmond Albius : Découverte de la fécondation de la fleur de vanille  

Esclave orphelin de naissance

Le petit Edmond est confié à un riche agriculteur de Sainte-Suzanne, Ferréol Beaumont-Bellier. Il grandit sous la protection de ce passionné de botanique qui l’emmène souvent dans son verger. Il est totalement privé d’instruction, excepté de travaux pratiques d’agriculture, comme la fécondation des citrouilles. 


Cet article est extrait de l’ouvrage Petites Histoires de Grands Réunionnais de Marjorie Assani-Vignau. Vous y découvrirez d’autres personnages historiques et notamment Leconte de Lisle, fondateur de l’école parnassienne, Ambroise Vollard, mécène des peintres français, Léon Dierx, poète réunionnais, Roland Garros, aviateur ou encore Marius & Ary Leblond, écrivains et critiques littéraires.


Une découverte inespérée : Fécondation de la fleur de Vanille

En 1841, à l’âge de 12 ans, il découvre la méthode de fécondation manuelle de la fleur de vanillier. Une découverte dont Beaumont-Bellier rêvait tout comme les scientifiques du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Le jeune garçon a tout simplement repéré les organes mâles et femelles et les a mis en contact.

Libéré mais pas récompensé

En 1848, après l’abolition de l’esclavage, Edmond reçoit son nom : Albius. Est-ce par ironie, Albius signifiant blanc en latin ? Il quitte son maître et se rend à Saint-Denis où il devient aide-cuisinier chez un officier. Malgré la requête de Ferréol Beaumont-Bellier pour récompenser le jeune homme, aucune reconnaissance publique ne lui est accordée.

Un homme libre qui découvre les chaînes

La vie est dure pour les 60 000 anciens esclaves de la colonie. Elle le devient encore plus pour Edmond.  En 1852, après un vol de bijoux, il est condamné à cinq ans de travaux forcés. Grâce à l’intervention de son ancien protecteur, il est libéré un an plus tard.

Une vie de misère

Edmond retourne à Sainte-Suzanne et se marie. Il devient journalier agricole ; un travail pénible et mal payé qui l’épuise. Il meurt en 1880, à l’hospice de Sainte-Suzanne dans la plus extrême pauvreté.

Une technique toujours en vigueur

Le geste d’Edmond Albius se perpétue aujourd’hui encore à la Réunion et dans toutes les plantations de vanille du monde. Même si sa production a sérieusement diminué, la vanille Bourbon Réunion a fait la richesse et la réputation de l’île comme en témoigne toujours la liane qui orne son blason.