Alain Peters – LE PARABOLER*

Alain Peters a une infleunce essentielle sur nombre de musicien Réunionnais d’aujourd’hui. Auteur-compositeur visionnaire, il fusionne divers courants musicaux, notamment Rock, Jazz, Maloya et Séga pour accommagner ses textes.

(* “Moin pas in beau paroler, moin just’ in paraboler !” Alain Peters)


 
  PREMIERS PAS… AU BAL  
Né en 1952 à Saint-Denis, Alain Peters est initié à la musique par son père, batteur et flûtiste dans un orchestre en cuivre. Il débute son aventure musicale à treize ans en jouant de la guitare dans l’orchestre de Jules Arlanda. Très vite, il fait le choix de la vie d’artiste et abandonne ses études.
  LA VAGUE POP-ROCK   
Dans les années 1960, le séga est délaissé par la jeune génération fortement influencée par les musiques alors en vogue : le rock et la pop. Avec Gilbert et Dédé Lebon, Alain Peters fusionne ces nouveaux genres musicaux au sein de plusieurs formations : Lords, Pop Décadence. En 1975, il crée Satisfaction, un groupe de rock progressif.
 
  LES PREMIÈRES FUSIONS  
En 1976, Alain Peters fonde le groupe Caméléon avec Hervé Imare, René Lacaille, Bernard Brancard, Joël Gonthier et Loy Ehrlich. Ensemble, ils redécouvrent le patrimoine musical réunionnais auquel ils mélangent les influences les plus électriques ; un mix entre séga, maloya et rock progressif. Ils enregistrent un 45 tours comportant une chanson d’Alain Peters, “La Rosée si feuilles songes”, et une composition de Loy, “Na voir demain”.
  L’EXPÉRIENCE POÉTIQUE  
À cette même époque Alain Peters rencontre Jean Albany. Il dirige l’enregistrement de la cassette “Chante Albany” et compose les musiques de deux textes du célèbre poète réunionnais : L’tonton Alfred et Bébett coco. En 1979, il rejoint le très expérimental groupe Carrousel. L’année suivante, après le décès de son père, il sombre dans l’alcoolisme. Suivent quinze années d’errance, pourtant parmi les plus créatives de sa vie.

Mon joli, mon joli marmaille – Jean Albany / Alain Peters

Refrain
“Na tant et tant joli’marmailles
Souqu’ pour rouler dis pas vi caille
P’tit cop l’a pas besoin vi maille
Mon joli, mon joli’ marmaille”
 
  UN BREF RETOUR 
En 1985, sortent le 45 tours avec la chanson “Panier su la tête ni chanté” et la cassette “Mangé pou le cœur”. Envoyé en cure de désintoxication en Métropole, il compose “Rest’ là maloya” à Paris en 1987. Sept ans plus tard, Carrousel se reforme pour deux concerts exceptionnels au Palaxa et au Théâtre en plein air de Saint-gilles. Alain Peters décède l’année suivante à 43 ans.

  LA POÉSIE RÉUNIONNAISE 

En quête d’identité

À la fin du xvIIIe siècle, Évariste de Parny et Antoine de Bertin qui résident alors en France métropolitaine participent à l’émergence d’une littérature inspirée par l’île. Leurs poésies séduisent la cour de Louis xvI et les salons parisiens. Ces deux poètes anti-esclavagistes fondent le mythe de “l’île des poètes” et annoncent les maîtres réunionnais de la seconde moitié du xIxe siècle. Charles-Marie Leconte de Lisle, Léon Dierx et Auguste Lacaussade, eux aussi exilés à Paris, se réfèrent à leurs souvenirs réunionnais dans leurs poèmes.

Jean Albany et la Créolie

Marquée par l’influence de la littérature française, la poésie réunionnaise trouve au xxe siècle une identité propre. C’est dans les années 1950 que Jean Albany invente une poésie réunionnaise. Premier à rompre avec le style classique de Leconte de Lisle, il publie en 1951 le recueil Zamal. Abandonnant les canons de la versifi- cation, il innove en introduisant le créole dans ses poèmes. En 1969, avec Bleu mascarin, il invente le terme Créolie. En 1978, Gilbert Aubry, dans Hymne à la Créolie définit le concept : “la Créolie est l’ensemble qui prend les cultures des quatre horizons pour en faire son trésor et son partage quotidien.”

Les thèmes récurrents

La poésie réunionnaise est ancrée dans la relation du poète à son île. Dès le xvIIIe, l’île, source de fascination et d’inquiétude, apparaît comme un abri où l’être s’exclut du monde. Le thème de l’enfance est également présent dans la poésie réunionnaise, tout comme les éléments naturels et la quête d’identité.

Alain Peters – manzé pou lo kér