Du thé blanc au thé noir en passant par le thé vert, cette visite nous a émerveillés par son authenticité et la chaleur humaine dont ont fait preuve les maîtres des lieux Mr et Mme Johny Guichard

 

 

Labyrinthe en Champ Thé

Lorsque l’on parle de plantation de thé, l’Île de La Réunion n’est pas forcément la première destination qui vient à l’esprit. Et pourtant, saviez-vous que notre île recèle des trésors de thés ? Et qui plus est entièrement biologiques ? Du thé blanc au thé noir en passant par le thé vert, cette visite nous a émerveillés par son authenticité et la chaleur humaine dont ont fait preuve les maîtres des lieux Mr et Mme Johny Guichard. Tout commence avec ce panneau sur lequel on peut lire « Bienvenue au Labyrinthe en Champ Thé » rédigé le plus simplement du monde en graines de théiers… Sachez que le thé est très utilisé même en cuisine pour donner du goût ! Certains en mettent dans Les caris, rougails, civets à la Réunion et il existe même de la choucroute de thé ! Le thé peut donc être exploité sous beaucoup d’aspects. Suivez-nous pour cette excursion atypique… 

La première question qui nous vient en entrant dans ce domaine est pourquoi « Le labyrinthe en champ thé » … ? Eh bien tout simplement parce que le labyrinthe était dans le champ de thé et les visiteurs peuvent découvrir le thé de l’arbre à la tasse depuis l’ouverture au public en juillet 2005.

Le théier d’origine est un arbre mais la plupart des gens pensent que c’est un arbuste. Nous avons voulu garder à la Réunion une partie de l’histoire du thé dans la partie « forêt » à l’arrière avec des arbres atteignant 12 mètres de hauteur.

A La Réunion, quand le thé a été ramené en 1950, il y eut les premières expérimentations et c’est en 1955 qu’à débuter sa culture en masse. Les graines étaient ramenées du Kenya. Voilà comment a commencé le thé.

Sur un théier, lorsqu’il commence à bien grandir, il y a les graines et les fleurs. Les petites fleurs blanches arrivent vraiment en fin de saison et les graines sont à plusieurs dans des capsules. Elles finiront par tomber et permettront la pousse de nouveaux théiers. Cela dit, elles pourront aussi servir aux gens pour faire le petit poucet et ne pas se perdre dans le labyrinthe… *rires*.

Dans la visite, il y a aussi tout le côté agricole à découvrir avec notamment l’histoire du géranium. C’est en sentant la feuille de géranium que les gens pourront savoir de quel type de géranium il s’agit. Celui-ci, nous dit, Monsieur Guichard, c’est le géranium rosa, il a l’odeur de l’eau de rose. Celui-là, au toucher plus rugueux est totalement différent, c’est le géranium citronnelle. Ici il y a encore un autre géranium, le géranium menthe qui a une feuille très douce et une forte odeur de menthe. Comme nous travaillons avec le géranium, nous ferons aussi des thés parfumés au géranium et des rhums arrangés au géranium.

Dans notre plantation, on peut aussi trouver de la vraie citronnelle, de la rhubarbe, du fenouil et nous mettons en place une culture de tomates arbuste pour la réalisation de confitures avec les produits de l’exploitation. Nous plantons tout ici et l’exploitation fait partie de la visite, nous faisons découvrir le côté agricole. Nous ne sommes pas des spécialistes du café mais nous avons un caféier avec des feuilles lisses, c’est du café pointu. Juste à côté il y a le thé avec les feuilles dentelées. On peut aussi voir pas mal de plantes avec notamment de la sauge, de la marjolaine… Ce sont des plantes médicinales que nous vendons en petits sachets.

Nous avons aussi du thé parfumé, c’est un mélange que nous faisons nous-mêmes. Lorsque nous parlons de « thé parfumé », notre thé n’est parfumé qu’avec des feuilles naturelles, c’est très important pour nous de garder un produit naturel. Aujourd’hui, nous sommes les seuls théiculteurs français qui cherchent à valoriser cette culture.

Pour produire les différents types de thés, il faut un savoir faire bien précis :

Pour le thé blanc bio, nous faisons de la « cueillette fine ». Cela revient à ramasser le petit bourgeon terminal et les deux dernières feuilles du théier. Le thé sera récolté de cette façon et sèchera naturellement.

Pour la réalisation du thé vert, le procédé est presque le même à la différence que le thé sera torréfié. Enfin pour le thé noir, nous faisons une cueillette classique et le thé sera finalement fermenté.

Il est aussi possible de produire le « top du thé » en ne ramassant que le petit bourgeon terminal que l’on appelle « l’aiguille d’argent » du fait de la petite pellicule blanche qu’il porte et qui, lorsqu’elle sèche, devient argentée. On ne pourra alors en sortir qu’une petite « collection » limitée.

La récolte du thé se fait uniquement le matin ou dans la journée mais à des endroits ombragés. Le thé doit sécher naturellement et plus il y aura de rosée sur le thé, mieux ce sera.

Pour ce qui nous concerne, nous faisons principalement du thé blanc, c’est de la cueillette fine, donc le thé est ramassé et séché naturellement avec des étapes de séchage spécifiques dans un atelier. Très important, notre thé est broyé du fait du coup de la main d’œuvre si nous devions rouler les feuilles de thé.

Nous sommes les seuls à produire du thé à La Réunion. Cela dit, vous pouvez en trouver à l’état sauvage à la Plaine des Palmistes par exemple. Nous essayons de valoriser notre culture et l’histoire de Grand Coude.

Vous découvrez ici la forêt de théiers, avec des théiers atteignant une hauteur de 8 à 12 mètres. Cette forêt va d’ailleurs être taillée pour la récolte. En mai, juin, juillet et août, nous ne cueillons pas le thé car les récoltes sont très calmes en hiver. A part cela, c’est presque 12 récoltes sur l’année. Nous tenons aussi à laisser les théiers « se reposer », nous avons remarqué que le théier a aussi besoin de périodes de repos.

Nous avons aussi des capucines que l’on peut manger directement sur la plante. Son gout se rapproche de celui du cresson et du radis. C’est aussi un piège naturel à pucerons pour rester dans le bio. C’est une mauvaise herbe mais elle a sa place ici.

Il faut savoir qu’on dit que le théier est un arbre « solidaire ». Solidaire parce que si on y regarde de plus près, deux théiers qui se touchent fusionneront. Pour la petite explication, en période cyclonique ils sont exposés au vent et vont se blesser. Comme le théier est très « cicatrisant », ils vont s’entraider et se cicatriser ensemble. Ils vont se solidifier et s’aider à rester debout afin de résister au cyclone.

Prenons l’exemple du théier que nous voyons là, il allait tomber, il a « parlé » avec le théier d’à côté et l’une de l’autre est venue le soutenir, se greffer. D’une façon générale, le théier est une plante très résistante. Nous avons reçu ici des professionnels du thé qui ont été épatés de voir ces théiers solidaires. Ils étaient habitués à ne voir les théiers que taillés en arbustes. 

La petite visite du « Labyrinthe en Champ Thé » se termine sur le plan du fameux labyrinthe, juste pour que les « explorateurs » puissent voir d’où ils viennent … C’est désormais à vous de vous y retrouver…


Accéder à ce lieu : Rue Emile Mussard – Grand-Coude

97480 Saint-Joseph – Tél 06 92 587 888

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